Homme
libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton
miroir; tu contemples ton âme
Dans le
déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit
n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te
plais à plonger au sein de ton image;
Tu
l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se
distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette
plainte indomptable et sauvage.
Vous
êtes tous les deux ténébreux et
discrets: Homme, nul n'a sondé le fond de tes
abîmes;
O mer, nul ne connaît
tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de
garder vos secrets!
Et cependant
voilà des siècles innombrables
Que
vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous
aimez le carnage et la mort,
O lutteurs
éternels, ô frères implacables!
Photo sur le site :
users.telenet.be/.../ beaudelairefr.html.
interprète
: mamy rapeuse sur une musique créée à
l'atelier