Quand
le randonneur atteint la tour de Batère au pied du Canigou,
il
peut se dire que les hommes qui ont construit, qui ont
utilisé
ensuite cette tour d'observation et de signaux datant du 13°
siècle, observaient le même paysage, avaient le
même
sentiment de fragilité, avaient la même conscience
de la
brièveté de leur passage en ces lieux.
Depuis des
siècles la tour de Batère, devenue, elle aussi
inutile,
domine les Aspres. Continuant
sa randonnée, il atteindra l'entrée des mines de Menerots, aujourd'hui à l'abandon, et
peut-être
pensera-t-il à ces hommes qui, pendant des
années, ont
creusé les galeries, ont extrait le précieux
minerai de
fer, ont travaillé le métal dans les forges
alentour,
puis ont abandonné les forges, construit le chemin
de
fer, pour envoyer le minerai vers les hauts fourneaux de
l'Est.
Enfin, à leur tour, ils sont partis après avoir
fermé la mine devenue inutile.La
montagne, son minerai sont toujours là, la forêt
aussi,
superbe et sauvage, comme sa faune : isard sanglier...comme sa flore. L'activité
des hommes en ces lieux, si elle a changé, s'est
prolongée jusqu'à nos jours et nous avons
rencontré la propriétaire actuelle du domaine du
mas de
la Tour, qui y élevait des moutons jusqu'à ces
dernières années. Les temps changent,
peut-être,
l'élevage devient moins rentable, et comme beaucoup de ses
collègues, elle songe à une reconversion de
l'activité de son domaine.
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